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LETTRE DE VÉRÉNA FIEGL

À Cassagnes, le 3 novembre 2024


L’été a été marqué, comme toujours, par les appels pour des chats et chatons abandonnés. Dans des jardins, des poubelles, au bord de la route; souvent blessés, une partie déjà décédés

Des fourrières nous ont apporté des chats sociables abandonnés, récupérés par différentes mairies. Ces chats se retrouvent après des semaines d’errances, désemparés, amaigris et/ou blessés dans une fourrière surchargée à côté des chiens qui aboient en permanence. Les chats arrivent chez nous complètement perturbés et craintifs. Il nous faut des semaines pour les rassurer. Nous avons eu d’énormes frais (plusieurs milliers d’euros) pour la nourriture , les médicaments et le vétérinaires)

Nous étions souvent la seule association qui a pris en charge des chats qui avaient besoin de beaucoup de soins ( fracture du bassin, du fémur, plaies anciennes non soignées, …) Beaucoup de personnes les ont “vu” ou signalé sur les réseaux sociaux mais ça s'arrête là. Personne ne veut payer les frais vétérinaires.

Nous sommes également appelés par le service vétérinaire de plusieurs départements pour prendre en charge des animaux de ferme (chevaux, ânes, chèvres..), des animaux qui sont en train de mourir et négligés depuis des années.
Le dernier arrivé c’est Jad, un bouc, qui a passé des années dans un tout petit enclos, sans lumière. Tous ses pieds et sabots sont complètement déformés, ses articulations infectés et pleins de pus. Chaque pas est un calvaire pour lui. Personne ne voulait le récupérer après le décès de son ancien propriétaire maltraitant.

Notre vétérinaire l’a examiné et coupé pendant une heure les onglons déformés. Mais il garde des séquelles irréversibles de la négligence dont il a été victime. Il est malheureusement décédé quelques semaines après notre prise en charge.

C’est la raison pour laquelle nous ne faisons plus adopter les moutons et les chèvres que nous prenons en charge. Les gens nous appellent au printemps, ils veulent une tondeuse pour l'herbe, mais jamais ils ne se renseignent sur les besoins et les soins dont ont besoin ces animaux (qui coûte de l’argent et fait du travail) et sur la longévité de l’animal.

Nous avons également pris en charge en octobre, deux chèvres naines errantes sur la voie publique, elles nous ont été confiées par la Mairie.

Fin octobre, nous avons pris en charge deux chevaux destinés à l’abattoir en Espagne ou Italie. Deux vieilles juments de 20 et 25 ans, exploitées depuis des années et maintenant trop faibles pour un centre équestre ou autre.

Il leur faut beaucoup de soins pour qu’elles arrivent à passer l’hiver. Ce sauvetage n’a été possible que grâce à des donateurs et donatrices qui nous ont permis de les libérer du marchand. Merci beaucoup à vous tous

Les arrivées de chats entre-temps ne s'arrêtent pas. Ils viennent de sites où ils sont non désirés et tués, écrasés, ou livrés à eux même, menacés par les chasseurs, suite à un décès ou un départ en Ehpad.

Je vous ai déjà écrit cela souvent mais ça ne s'arrête pas et nous sommes obligés de refuser beaucoup.

Notre travail est interminable et nous sommes souvent très épuisées.

Je vous prie de continuer à nous aider financièrement. Les dons qui vont entièrement aux besoins des animaux. Nous travaillons sans salaire.

Je vous remercie de tout mon cœur pour votre soutien qui permet à des centaines d’animaux une nouvelle vie en paix et en liberté. Malgré la misère partout vous permettez à ces animaux qui ont connu que la violence, la faim ou le froid, un endroit où ils sont aimés et respectés.

Avec toute ma gratitude,
Verena Fiegl